Les gardiens de la Terre

Les gardiens de la Terre

 

Imaginez un instant que vous êtes venu d’une lointaine galaxie explorer la planète Terre. Vous avez accepté cette mission avec joie, car vous savez que cet endroit est un joyau de l’univers.

Bien que votre civilisation maîtrise à merveille le passage d’un monde à l’autre et les sauts à travers l’espace-temps, votre périple s’accomplit sans l’aide d’engins spatiaux. Vous êtes venu dans un corps : celui d’un habitant de la Terre, celui qui lit ce texte.

 

Comme ce n’est pas votre première expédition, vous avez effectué de nombreux passages sur cette planète. Vous avez joui de l’expérience de vies entières dans la peau de terriens, passant de la fourmi à la libellule, de l’abeille au rouge-gorge, de l’hirondelle à la carpe, de l’escargot à la musaraigne, du lézard au hérisson, du guépard à l’ours, de l’éléphant au dauphin, du moustique au singe... et vous voilà humain.

Imaginez encore que, comme chez vous le temps est vécu différemment, vous êtes déjà venu de nombreuses fois, car c’est un ravissement que cette expérience terrestre renouvelée. C’est une immersion totale que vous aimez ensuite raconter à vos proches, bien plus riche de sensations que les meilleurs des livres, films ou jeux vidéos.

Vos recherches anthropologiques pourraient pourtant s’arrêter là.

L’espèce humaine est devenue un danger pour elle-même et pour d’autres formes de vie sur cette planète. Les expérimentations des derniers millénaires ont abouti à des résultats qui laissent à désirer. Vous avez, par exemple, découvert de quelle manière exploiter les ressources naturelles et les transformer. Si, au départ, vous avez su améliorer votre quotidien, vous en êtes arrivé à la fabrication d’objets destructeurs, comme les bombes atomiques ou les centrales nucléaires.

 

Vous avez établi les constats suivants :

- L’espèce humaine a développé une certaine autonomie d’action et un début de conscience de Soi.

- Sa survie dépend de son organisation collective qui favorise les comportements grégaires et limite l’initiative et l’évolution de l’esprit.

- Dès la naissance, le petit d’Homme n’est pas du tout autonome. Il doit apprendre énormément de choses pour survivre et a un besoin vital des membres plus grands de son espèce. Les humains reproduisent les comportements qu’ils apprennent dans l’enfance.

- Or, la façon dont les premières années de vie se passent génère des manques affectifs, des violences, de la soumission, de l’obéissance aveugle, de l’adhésion à des idées toutes faites et à des dogmes absurdes.

- Ainsi se sont constituées des sociétés très hiérarchisées, où une majorité s’épuise dans des activités pénibles et dangereuses pour le bénéfice d’une minorité. Cette organisation se maintient par la violence, la privation de temps pour soi et de connaissances libératrices. Au contraire, des croyances et des connaissances limitantes s’entretiennent et perpétuent des comportements de soumission et de peur.

- Une civilisation techno-industrielle entretient une illusion de confort et de sécurité, tout en coupant l’Humain de son lien aux autres êtres vivants. Ainsi, certains animaux sont élevés de manière industrielle dans des conditions infernales. Des humains extraient des matières premières au détriment de leur santé et de toutes formes de vie. D’autres fabriquent des objets dans des villes-usines.

- Enfin, l’oubli de l’origine extraterrestre des humains contribue à empêcher tout changement.

Les conséquences sont aujourd’hui dramatiques parce qu’elles rendent impossible toute vie sur Terre pour une grande majorité d’êtres vivants et l’avenir est inquiétant.

Le fonctionnement en écosystème garant du foisonnement de la vie et des sublimes richesses de la Terre est en péril. La biodiversité diminue, la faune et la flore sont détruites. Les ressources naturelles sont utilisées comme si elles étaient illimitées. Leur transformation et leur utilisation produit des déchets qui contaminent les sols, les eaux et l’air, empoisonnant la vie végétale et animale.

La situation est grave.

Vous rappelant de votre réelle identité extraterrestre, vous avez maintenant la mission de mener à bien ce pour quoi vous êtes venu : permettre à l’expérience terrestre de se poursuivre dans des conditions optimales pour toutes les espèces vivantes.

Pour cela, tout un programme d’aide vous attend pour acquérir connaissances et expériences, afin de réorganiser la vie humaine et ce monde. »

 

J’espère que ce récit imaginaire vous aura permis de comprendre que nous sommes plus que jamais des terriens sur Terre. J’espère qu’il vous aura rappelé que nous pouvons agir individuellement et collectivement.

Pour ma part, je propose de retrouver ce qui nous anime et de le mettre en œuvre. C’est simple : il s’agit de lever les souffrances et les croyances qui nous conditionnent à nous croire faibles, petits, limités et à avoir peur de tout. Il faut dire qu’entre l’éducation subie, les maltraitances ordinaires, l’intense matraquage publicitaire et médiatique, en quelques années de vie terrestre, le conditionnement est efficace.

Vous l’aurez compris, nous sommes des enfants de la Terre, puissants et légers, joyeux et aimants, conscients et déterminés.

Alors, prenons en charge les parts qui nous entravent, celles de nos limitations personnelles pour vivre en tant que gardiens de la Terre.

 

Concrètement, comment allons-nous agir ?

- Ma meilleure façon de vivre en tant qu'enfant et gardien de la Terre, c’est d’accompagner, de transmettre et d'aider les personnes qui le souhaitent, dans des stages, des formations ou des temps individuels durant lesquels nous permettrons à une alchimie intérieure de s’opérer pour intégrer nos ombres : elles sont nos ressources quand nous les laissons se transformer.

- Nous sommes des alliés précieux les uns pour les autres, et nous allons profiter du bienfait d’être ensemble pour nous « réparer ».

- Nous sommes mus par un enthousiasme naturel qui nous donne des ailes, nous le laisserons éclore et se déployer.

 

Jean-Guillaume Bellier, juillet 2020