Ouvres les yeux

Ouvre les yeux

Le troupeau des humanoïdes qui se croient forts, beugle sa souffrance et entretenant un système qui aime la division. Gavés, entraînés à se détester et nourris d’angoisses, les Hommes sont venus vivre leurs plus grandes peurs. Elles se réalisent par leur volonté, une volonté non consciente qui vient de leurs cœurs fermés, blessés qui saignent de ne pas connaître l’amour et la douceur.

Ils sont dans une prison, celle de leur chair, de leur cœur et de leur esprit. Elle se rend visible et se met en lumière dans des formes qui s’expriment à l’extérieur d’eux.

C’est leur corps, leur esprit et leur monde intérieur qui se donnent en spectacle. Divisés en dedans, soumis et haineux, peureux et lâches, ils expérimentent dans les pores de leur peau la part de peur.

Oublieux du courage, ils se croient forts quand ils se tuent pour une cause, alors qu’ils obéissent, aveugles et sourds aux cris de détresse de leur âme.

Ils sont morts à la vie, alors ils tuent les êtres vivants, arbres et animaux, amis doux et tendres, dans des rites barbares, assoiffés de sang, tant le leur est sale de la honte qu’ils s’infligent. Ils battent et contraignent les petits êtres, les enfants, à des tortures humiliantes, que de croire apprendre la vie dans les prisons-écoles qui tuent l’espoir. Vampire du sexe, ils violent et égorgent ces petits Hommes pour récolter le terrible parfum de l’innocence qui meurt.

Artiste torturé, l’Homme s’enfonce toujours plus loin dans l’ignoble, pour voir et se rappeler qu’il est bien plus qu’un amas de chairs, où quelques neurones électrifiés lui donneraient la vie.

Homme, tu es une âme dans un corps !

Tous tes atomes, tout ce qui te constitue vit parce que l’immatériel, l’impalpable et l’invisible t’animent.

Ta science, ton savoir et ta technique cachent la misère de ton ignorance. Ton savoir le plus précieux se trouve dans le regard vivant des bébés. Alors regardes-les. Tu te verras, innocent et puissant.

Ouvre-toi à cette grandeur pour sentir le souffle de ton âme ! Tu cesseras alors de projeter tes peurs sur le monde. Elles s’effondreront sous des vents libérateurs.

Rappelles-toi que savoir, c’est sentir la vérité dans ton corps.

Entends les battements de ton cœur qui te donnent le tempo. Tu as enfin la trace qui t’indique où suivre la piste de ton existence.

Ouvre tes yeux et regarde autour de toi, les fleurs au printemps, les feuilles d’un arbre, l’été, qui vibrent sous les rayons du soleil et ondulent dans l’ivresse du vent.

Les mots ne sont que des mots ; parfois, ils sont des clés qui ouvrent l’esprit, le cœur et le corps.

Aux âmes courageuses, ce texte est offert.

 Jean-Guillaume Bellier

10 avril 2022