Du déni à la vie

 

Le déni

 

Vous est-il arrivé de penser à la misère dans le monde ? Cela a bien dû vous arriver, comme à moi, comme à nous tous. Nous y avons pensé et nous sommes passés à autre chose. Peut-être parce que la misère, nous ne la vivons pas. Ceux qui y pensent tous les jours, ce sont ceux qui la vivent tous les jours. Pour les autres, nous oublions bien vite son existence. Pourquoi ?

 

Comment pouvons-nous oublier les tristes réalités de ce monde ? Comment se fait-il que nous puissions préférer le déni à la réalité ?

 

Avons-nous bien identifié cet objet particulier qu’est le déni ? Qu'est-ce donc que cette chose ?

 

Le déni, c'est l'art d’oublier. C’est une manière de se protéger de la souffrance quand elle fait irruption dans notre réalité. C'est ce moment, où nous préférons faire taire la voix de notre conscience, plutôt que de regarder le réel en face. C’est lorsque nous détournons les yeux, n’entendons plus et ne sentons plus.

 

Ce déni interroge. Il est comme une chose froide : reflet d'une humanité devenue robotique ?

 

Est-il davantage présent en ce moment parce que nous vivons une crise majeure ? Devient-il plus fort et plus visible ?

 


 

Il y a tant de raisons pour expliquer le déni. Nous sert-il à continuer à vivre, comme avant ? Au contraire nous permet-il de nous projeter dans un futur sécure* ? Nos systèmes de vie sont mondialisés, interconnectés et reliés, alors nous est-il le moyen de ne pas sentir notre impuissance ? Ou de nous croire impuissant ? Ou les deux ?

 

Le déni est ancien, rien de neuf. Parfois la crise est spectaculaire, comme au moment où j’écris ce texte. C’est peut-être une très bonne nouvelle, car la crise de sortie du déni ou « crise de vérité », marque un tournant dans la vie. Elle offre la possibilité de prendre en compte la réalité du monde et de suivre de nouvelles voies.

 

Le déni touche tant de domaines qu’une petite liste, non exhaustive est parfois utile, perturbante émotionnellement et au final salvatrice. Qui sait ?

 


 

Le déni, c'est quand nous ne voulons pas savoir et que nous faisons tout pour rester ignorant.

 

Dans les pays industrialisés, il existe un déni qui  concerne les questions écologiques et sociales. Il est bien plus confortable d'acheter des objets, des habits et des services, en ne cherchant pas à savoir d'où ils viennent, ni comment ils ont été faits, ni quelles sont leurs conséquences sur la vie de ceux qui les fabriquent et sur l’environnement.

 

Qui a envie aujourd'hui d'un vêtement fabriqué avec du coton ramassé par des enfants en Ouzbékistan, dans des champs arrosés de produits chimiques toxiques ?

 

Qui a envie de savoir que ce coton est traité et transformé dans des usines, où les conditions sont épouvantables tant pour les humains que pour la nature autour ?

 

Qui a envie de savoir que l'eau qui sert à irriguer les champs de coton rend des régions désertiques et que cette eau est polluée par les produits chimiques utilisés ?

 

Qui a envie de se rappeler que la Mer d'Aral a disparu parce que les deux fleuves qui l'alimentent, le Syr Daria et l'Amou Daria, ont servi à irriguer, du temps de l'URSS , des millions d'hectares de terres dans une région aride ?

 

Qui a envie de savoir que nos pulls, nos pantalons, nos chaussettes et nos slips sont cousus dans des usines insalubres au Bangladesh ?

 

Qui se rappelle qu'il y a quelques années une de ces usines a brûlé tuant des milliers de femmes et laissant des milliers d'orphelins ?

 

Qui veut savoir que nos manteaux qui portent la souffrance de milliers de personnes, ont pollué les sols, les eaux, l'air et ont tué une multitude d'êtres vivants non humains ?

 

Qui veut savoir que tout notre mode de vie occidental repose sur le mensonge et l'oubli de la réalité de la façon dont sont produits tous nos biens ?

 

Qui veut savoir que les cadeaux de Noël ont été fabriqués par des enfants ou des ouvriers dans des villes-usines en Asie ?

 

Qui veut voir l'horrible réalité des mines où l'on extrait les matières premières, des terres rares, pour nos batteries, nos téléphones, nos ordinateurs et nos autres objets « intelligents » et « connectés » ? Qui veut voir les plaies de la Terre, là où l’on cherche le charbon, le pétrole, le gaz, le fer, le cuivre, la bauxite et tant d’autres ressources ?

 

Qui veut voir les usines d'uranium au Mali dont les rejets radioactifs empoisonnent la vie des habitants ?

 

Qui veut vivre à Tchernobyl ou Fukushima ?

 

Qui veut connaître les effets dramatiques des pollutions chimiques de toutes les usines du monde ?

 

Qui veut regarder les dégâts causés par la culture sous serres des fraises, des tomates et d'autres fruits et légumes, achetés en hiver par les riches du Nord ? Qui veut apprendre que ces cultures pompent des eaux fossiles dans des régions arides et que des humains y sont exploités pour une misère ? Qui veut savoir que la région d'Alméria en Espagne a vu son climat se refroidir à cause des serres - une mer de plastique ? Qui veut savoir qu'une mafia règne dans le triangle de la tomate en Sicile ?

 

Qui veut se rappeler, que dans notre bouteille de lait, celui du petit-déjeuner de nos enfants, il y a le lait d'une vache qui n'a pas vu le soleil, ni goûté l'herbe tendre d'une prairie fleurie, ni savouré d'être à l'ombre d'un bel arbre ?

 

Qui veut, en mangeant sa tranche de jambon, sentir la souffrance d'un cochon qui a été élevé dans une méga-usine, nourri avec des OGM et qu'il a été tranquillisé avec un produit chimique, avant d'être électrocuté ?

 

Qui veut, en achetant ses œufs dans son immense supermarché, entendre le récit de la vie d'une poule pondeuse élevée en batterie* ?

 

Qui veut connaître l’étendue des continents de plastique ? Qui veut faire la liste de toutes les pollutions qui nous tuent et tuent les êtres vivants ?

 

Qui veut savoir les effets des maltraitances quotidiennes, les claques, les fessées, les coups et toutes les humiliations que subissent les enfants ?

 

Qui veut savoir qu'un enfant sur cinq en Europe est victime de violences sexuelles ?

 

Qui veut savoir que la pédocriminalité est une mafia, une gangrène invisible, qui gagne de l'argent par le viol de jeunes personnes ?

 

Qui veut comprendre que derrière nos pilules à bonheur, les antidépresseurs et les autres substances chimiques, se cachent le manque d'amour et les maltraitances ordinaires ou non, d’enfants devenus adultes ?

 

Qui veut savoir que l'école n'est pas le lieu de l'émancipation des humains, mais le lieu de leur formatage et de leur soumission ?

 

Qui a envie de se rappeler que les équilibres climatiques sont modifiés ? Et qui veut entendre le silence dans lequel disparaissent de nombreuses espèces vivantes ?

 

Qui peut croire que des dirigeants cupides planifient la soumission et le contrôle des humains, en utilisant des prétextes écologiques ou sanitaires ?

 

Qui veut entendre que des mafias médicales viennent d’asseoir leur pouvoir sur les États avec l'aide des banques et des médias pour injecter des substances toxiques, appelés vaccins, à des milliards d’humains ? Pour leur bien !

 

Qui veut savoir qu’aujourd’hui, quand on critique cette même vaccination, on est traité, en France de complotiste, ou de « penseurs de travers » en Allemagne ? Qui veut savoir que la censure est maintenant pratiquée dans les pays anciennement libres, alors que tout cela était une des marques des régimes autoritaires ?

 

Qui veut se rappeler que les ultra-riches ont accumulé de telles fortunes qu’une poignée d’entre eux est aussi riche que des milliards d’humains ?

 

Qui connaît le montant des sommes dépensées par les États pour acquérir des armes ? Combien de milliards ? Combien de bombes, de balles, de fusils-mitrailleurs, de missiles, de tanks, de porte-avions, d’hélicoptères, de rockets, de mines et des centaines d’autres armes fabriquées dans le but de tuer ?

 

Qui veut sentir la peur de ces personnes, qu’on appelle les migrants, qui fuient la faim, la guerre et la misère pour tenter leur chance ailleurs, dans l’espoir d’une vie meilleure ?

 

Qui veut accepter qu'il y a des phénomènes qui échappent à nos connaissances actuelles, comme les ovnis, sans tourner la tête, l'air outré ?

 

Qui peut comprendre que nous avons des capacités naturelles, comme l'intuition, non explicables par la science dominante, parce que difficilement reproductibles, capacités connues et étudiées par la parapsychologie et vécues par de nombreux humains, simplement et naturellement ?

 

Qui veut voir que notre niveau de conscience, notre mode de vie grégaire et les outils et les « bijoux » technologiques du monde industriel* nous amènent à tomber dans un précipice ?

 

Qui veut voir que tout notre mode de vie est une farce tragique, dont l'issue devrait nous inquiéter et nous faire réagir ?

 


 

Le déni, c'est quand nous n'entendons pas la souffrance d'un enfant, et qu'on se raconte qu’il a mal pour son bien.

 

Le déni, c'est quand la voix de notre cœur hurle et que notre esprit n’entend rien. En particulier quand nous faisons souffrir l'autre, nous pensons que c’est pour son, soit-disant, bien.

 

Le déni, c'est quand nous reproduisons sur nos proches les mêmes gestes de violence, ceux qu'on a subis. Ainsi nous ne sentons pas la souffrance qu'on refoule, celle de tous ces moments où nous avons été maltraités.

 

Le déni, c’est quand nous préférons un petit resto ou la piscine, en échange d’un vaccin (un médicament devrions nous dire ?) et de son paSS, préparant un contrôle complet de la population. C’est quand nous acceptons que les effets secondaires sont pires que la maladie et que des centaines d’enfants tombent gravement malades voire en meurent.

 

Le déni, c'est de préférer le mensonge à la vérité et de choisir d'obéir à des ordres abjects et de croire faire le bien.

 

Le déni, c’est se raconter une petite histoire, qui dit que tout est à sa place, tout est parfait et tout va bien dans le meilleur des mondes. C’est imiter, sans y parvenir, les sages qui semblent avoir trouvé la paix intérieure.

 

Le déni, c’est le résultat de l’apprentissage à la soumission ou à la domination.

 

Le déni, c’est le nexus de notre conscience.

 

Le déni, c'est notre part d'humanité à guérir.

 


 

Par instants, nous accédons au réel et encore de manière parcellaire. Pris dans le flux d'une vie organisée et réglée par le triptyque métro, boulot, dodo, le déni en est le ciment.

 

Il est le confort dans lequel nous remettons la responsabilité sur autrui, préférant ne pas voir ce que nous pourrions changer dans nos vies. Nous préférons dire « je n'ai pas le choix », plutôt que de dire : « j'ai le choix, mais j'ai peur des conséquences ».

 

Il est plus facile de détourner le regard, de lever les yeux au ciel et de dénigrer le messager.

 

Il est tellement plus simple de faire comme si... et d'aller se détendre dans des loisirs futiles présentés comme essentiels. C’est tellement plus commode de s'abrutir la tête à coup de drogues, légales ou illégales, qu’importe, pourvu qu’on ait l’ivresse de l’oubli. Il est tellement plus simple de se noyer dans le travail, d’être bien noté par son chef et de gagner beaucoup d'argent : c’est tellement bon d’acheter et d’acheter, encore et encore des objets, des biens et des services !...

 

Nous sommes dressés, ou nous dirons plus poliment, éduqués, ce qui revient au même, à être soumis ou à être dominateur. Que nous espérions recevoir des récompenses ou que nous cherchions à éviter des punitions, au fond, nous avons peur. C’est alors qu’à force de déni, l'humanité vit cette expérience du déni d'elle-même.

 

Jusqu’où irons-nous dans l’expérience ? Est-ce maintenant le temps de l'éveil, de la sortie du déni ?

 


 

Sortir du déni, c'est accepter de voir, de sentir le réel et de prendre la mesure de notre impuissance. Sortir du déni, c'est la confrontation à la réalité. C'est étudier des sujets inconnus sans préjugés.

 

Sortir du déni, c'est sortir de nos idées toutes faites, celles qui nous confortent dans nos croyances.

 

Sortir du déni, c'est arrêter de classer les humains entre les belles personnes, que nous sommes bien sûr, et les autres, les méchants, les endormis et les mauvais.

 

Sortir du déni, c'est arrêter de dire que l'autre est dans une secte, car nous y sommes bien souvent nous aussi.

 

Sortir du déni, c'est un vaste mouvement d'émancipation de l'humain.

 

Sortir du déni, c'est retrouver notre humanité ; c'est sentir avec nos tripes que nous sommes un tout sur Terre. C'est sentir que nous sommes vulnérables, sensibles et interdépendants entre les espèces. C'est devenir frères et sœurs dans nos corps, pour mesurer que nos paroles et nos gestes ont des effets complexes.

 

Sortir du déni, c'est arrêter de croire en un papa-maman, une patrie et un État idéal. C'est en voir les limites. C'est voir le machiavélisme de certains, et regarder l’innocence ignorante d'autres.

 

Sortir du déni, c'est arrêter cette quête débile du bonheur et de la zénitude, pour traverser les crises et les tempêtes du moment. C'est dans cet inconfort, que nous pouvons nous révéler. C'est passer de l'Avoir à l’Être.

 

Être Humain, c'est réfléchir avec une conscience globale, où tous les sujets peuvent être pensés.

 

Être Humain, c'est penser avec l'intellect et avec le cœur.

 

Être Humain, c'est tout remettre en cause. A ce moment-là, dans un immense désespoir, dans la noirceur de ce qui semble bloqué, nous pouvons prendre à bras le corps cette réalité. Il devient alors possible d'être humain pour inventer individuellement et collectivement de nouvelles modalités de vie.

 

Rien ne sera comme avant. Le passé sera le passé, ni merveilleux, ni triste. C'est l'invention d'un monde différent, fruit de toutes nos expériences et de notre niveau de conscience.

 

Nous n'aurons pas à fuir sur Mars, car c'est bien ici, sur cette Terre que cela se passe. Nous pouvons voyager bien plus loin que Mars sans fusée, avec la force de nos esprits, par la nature même de nos âmes.

 

Nous sommes tellement plus que cet assemblage de cellules et que les flux électriques de nos neurones. Rappelons-nous de la nature réelle de nos Êtres, une dimension cosmique, divine, et embrassons avec délice l'immensité de la vie.

 

Avec Amour.

 


 

Jean-Guillaume Bellier 24 octobre 2021, Satteins, Autriche, Europe, Eurasie, planète Terre, système solaire, dans une galaxie de la voie lactée.