L'instant présent

L'instant présent
Actuellement l’invitation nous est faite de vivre l’instant présent. Difficile de dire non à une telle proposition, tant elle est porteuse d’un bonheur à portée de tous. Les pratiquants de l’instant présent nous disent vivre des états de félicité, leurs problèmes semblent s’effacer, se diluer et tout aller mieux. Le bonheur est là. Il est évident que nous sommes sur Terre pour être conscient de ce que nous vivons à chaque instant, et que cette attitude nous rends plus sage. Vivre en permanence avec la peur du futur ou en ressassant les souvenirs d’un passé douloureux n’est pas une perspective d’une existence réjouissante. Pour autant, pour que l’instant présent ne deviennent pas une dictature de l’esprit, il est important de se rappeler deux ou trois choses.
- Notre passé nous conditionne. Nous pouvons accorder une attention à nos sensations au présent, chercher à faire le vide, pour nous couper de nos pensées d’angoisses, pour autant notre inconscient continue de garder des mémoires. Ces dernières conditionnent nos réactions au monde. Certaines nous permettent de réagir avec justesse : je saute de côté pour éviter que le bus m’écrase. D’autres au contraire nous poussent à faire des expériences douloureuses pour la énième fois : je rencontre encore un partenaire amoureux qui me maltraite. Avec les connaissances de l’écologie intérieure vous aurez les moyens et la possibilité de guérir des blessures du passé et de sortir des conditionnements qui empêchent de vivre sa vie. Vivre au présent devient alors naturel, il n’y a pas d’efforts à faire, si ce n’est prendre le temps de guérir les blocages qui viennent des conditionnements du passé.
- De même il est possible de réfléchir au futur tranquillement. Réfléchir est quelque chose de facile et de naturel, si nous le faisons avec notre part d’esprit libre, notre supra-conscience. C’est d’autant plus aisé quand nous avons guéri les sous personnalités blessées ou traumatisées dans le passé.
- Nous sommes faits pour nous balader dans l’espace et le temps, ne nous privons pas de notre faculté à le faire sous prétexte qu’il faut être dans l’instant présent. Si dans l’instant nous réfléchissons à notre passé, pourquoi refuser d’y penser ? Il y a logiquement une blessure qui revient à notre conscience pour être guérie ou transformée. Si nous pensons à notre futur et qu’il nous angoisse, pourquoi fuir dans l’illusion de l’instant ? Au contraire analysons ce qui déclenche notre peur. Si elle nous réactive trop, nous pouvons la transformer, la « guérir » pour qu’elle deviennent une expérience et non pas un souvenir traumatique. Ensuite il est possible de réfléchir à cette peur, aux problèmes qu’elle nous amène à résoudre ou comprendre ce nous avons à faire.
En résumé, vive l’instant présent à la condition qu’il ne soit pas la pire des dictatures, celle qui empêchent les humains de penser et de réfléchir, pour bénéficier des expériences du passé et se projeter dans le futur avec intelligence.
Jean-Guillaume Bellier octobre 2019